Saviez-vous qu’un quart de la population urbaine mondiale dépend des eaux souterraines pour son approvisionnement quotidien en eau potable ? Cette dépendance souligne le rôle vital que peuvent jouer les puits et forages d’eau : lorsqu’ils sont à la fois durables et fiables, ils contribuent à la sécurité de l’eau dans les communautés. Alors, travaillons ensemble pour nous assurer que ces forages durent aussi longtemps qu’ils le devraient !
Dans le domaine de l’alimentation en eau potable, un aspect souvent négligé est celui de données crédibles sur la durée de vie des puits et des forages. Pourtant, un référentiel précis de cette durée de vie est essentiel à tous les acteurs du secteur de l’eau.
Il sera utile aussi bien aux sociétés de distribution d’eau potable qui doivent anticiper leur remplacement, qu’aux institutions qui, telles la Banque mondiale, se consacrent à garantir un accès universel et équitable à l’eau potable à un prix abordable.
Alors, comment établir un tel référentiel ? La réponse se trouve dans les récits et les données des héros du quotidien du monde entier. Et devinez quoi ? Vous pouvez devenir l’un de ces héros en racontant l’histoire des forages de votre ville.
Partagez votre connaissance des forages de la ville chère à votre cœur, quand ont-ils été construits, ont-ils toujours le même débit, et s’ils ont été abandonnés, quand cela s’est-il produit ? Votre éclairage va contribuer à améliorer notre compréhension de la durée de vie des ouvrages et à renforcer la sécurité de l’eau pour les communautés du monde entier.
Le récent rapport de la Banque mondiale sur l’économie des eaux souterraines a révélé une réalité troublante : les montant des investissements ne tiennent souvent pas compte de l’efficacité opérationnelle et de la durabilité des puits et forages d’eau qui sont construits. Pourtant, débits et durées de vie des ouvrages, influencent considérablement les besoins en capital.
Une revue récente des projets de la Banque mondiale engagés dans les 15 dernières années a montré que les coûts associés à la construction des forages -qu’il s’agisse d’ouvrages nouveaux ou de remplacements- sont substantiels, représentant en moyenne 5 % des dépenses totales consacrées aux systèmes d’eau potable.
Les besoins en forages neufs sont considérables. Saviez-vous que selon un rapport de l’ONU-Eau datant d’octobre 2022, près de 2 milliards de personnes continuent à consommer de l’eau qui présente des risques pour la santé alors qu’une source d’eau souterraine de meilleure qualité est disponible à proximité ?
Mais en plus de cette nécessité de construire de nouveaux forages, il faut également remplacer les équipements vieillissants alors que de nombreux forages finissent par être abandonnés prématurément.
Prenons l’exemple de l’Andhra Pradesh, en Inde, où 15 % des forages ont été abandonnés entre deux enquêtes menées en 2016 et 2019. Nos partenaires sur le terrain indiquent aussi que des forages desservant Banjul (Gambie) ou Kingston (Jamaïque) ont été abandonnés en raison d’une contamination par les nitrates, tandis que des forages profonds à Lomé (Togo) ont été fermés en raison de venues de sable dans l’eau pompée.
Ces exemples ne sont pas spécifiques aux pays à faible revenu. L’été dernier, alors que l’Europe était aux prises avec des vagues de chaleur, les problèmes liés aux forages d’eau ont fait la une des journaux.
La commune de Salbris, en France, a vu son forage s’ensabler, interrompant l’approvisionnement en eau de la ville. La municipalité de Baltar, en Espagne, a vu ses puits s’assécher, et à La Flèche, en France, deux puits ont dû être remplacés en raison d’une baisse de productivité. Récemment, à Ronciglione et Caprarola, en Italie, un forage a été fermé du fait d’une pollution industrielle à l’arsenic.
Les exemples de ce type sont innombrables. En l’absence d’un référentiel sur la durée de vie des forages, nous sommes pratiquement aveugles, incapables de déterminer nos besoins d’investissement et surtout de les planifier.
Partout dans le monde, on s’efforce de maximiser les investissements en construisant des forages de meilleure qualité pour répondre aux besoins immédiats, mais aussi pour qu’ils durent dans le temps.
Pourtant, sans une solide compréhension de la durée de vie réelle de ces ouvrages, cela revient à avancer dans le noir. En comparant leurs données individuelles au référentiel à venir, les gestionnaires d’actifs seront en mesure de repérer les progrès à faire dans la qualité des travaux de construction de leurs forages et dans leur entretien, de prévoir les dépenses futures pour le remplacement des ouvrages, et au final de s’assurer que leurs investissements sont solides et durables.
L’initiative de la Banque mondiale d’établir un tel référentiel poursuit un objectif audacieux mais essentiel : renforcer notre compréhension collective afin d’assurer aux communautés une alimentation en eau sûre et pérenne.
La publication de ce référentiel, prévue pour la mi-2024, pourrait changer la donne ! Et votre contribution est essentielle à l’authenticité et à l’exhaustivité de ces travaux. D’où notre appel à partager l’histoire des forages de votre ville.
Elle peut jouer un rôle essentiel dans la construction d’un avenir où l’eau potable est accessible à tous. Ensemble, élevons l’eau potable bon marché au rang de norme mondiale.
SOURCE : Banque mondiale