Le chef de l’Etat sénégalais Bassirou Diomaye Faye a présidé vendredi soir à Dakar (Sénégal), la cérémonie de clôture des activités inscrites au programme du 7ème Forum Galien Afrique.
Depuis la première édition en 2018, le Forum Galien Afrique œuvre pour le renforcement de la recherche et le développement durable par le partage d’expériences face aux problématiques majeures de santé publique.
Cette année, ce Forum a pour principal thème : « Actions sanitaires et communautaires face aux crises climatiques et environnementales en Afrique ».
Dans son intervention, le président sénégalais a salué la forte mobilisation autour de l’événement, ce qui prouve « que la science doit continuer à jouer un rôle primordial dans la lutte contre les maladies et en faveur de la sécurité sanitaire mondiale ».
« C’est un combat commun que nous devons tous mener. La recrudescence des épidémies et des pandémies nous rappelle notre vulnérabilité commune et la nécessité d’inscrire en permanence les questions de santé publique dans l’agenda international. Il est crucial d’investir dans la recherche et l’innovation comme vous le faites au niveau de Galien pour faire face aux défis présents et futurs dans un environnement climatique de plus en plus difficile, d’où la pertinence du thème de cette édition », a souligné Bassirou Diomaye Faye.
« Il est indéniable que les périls liés au réchauffement climatique affectent nos pays et pire, ils se sont même aggravés dans plusieurs sous régions du continent. L’urgence climatique est partout en Afrique : sécheresse, désertifications, inondation, dégradation des terres, érosion côtière et appauvrissement de la biodiversité », a-t-il relevé.
Le président sénégalais a mis l’accent sur le dernier rapport du GIEC qui confirme que les pays africains subsahariens restent parmi les plus impactés par les changements climatiques alors qu’il contribue pour moins de 4% aux émissions de gaz à effet de serre.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a-t-il cité, « le changement climatique pourrait engendrer environ 250 000 décès supplémentaires chaque année entre 2030 et 2050. Les principales causes pouvant être la malnutrition, la recrudescence de certaines maladies tel que le paludisme, les diarrhées, les stress thermiques ainsi que des épidémies, tout comme l’augmentation des maladies non transmissibles telles que le diabète, les maladies cardiovasculaires, les cancers et les maladies mentales ».
Les effets du changement climatique, a poursuivi M.Faye, « affectent donc directement la santé et les moyens de subsistance des populations. Cette année, plusieurs pays africains sont durement touchés par des catastrophes naturelles, des effets de dérèglement climatique, faisant en plus des victimes et des nombreux dégâts matériels ainsi que les risques sanitaires accrus. Les inondations compromettent l’éducation des enfants, les chances d’une bonne campagne agricole et de bonnes récoltes. Ce qui renforce la vulnérabilité des familles et met en péril la sécurité alimentaire ».
Et son pays, n’a pas échappé à cette calamité : « Depuis 2020 le dérèglement climatique a entraîné des inondations dans plusieurs localités du pays ».
La santé
S’agissant du secteur de la santé, il faut, pour une santé de tous, « impérativement des actions de tous », a mentionné le président sénégalais.
« Cela passe par la maîtrise de plusieurs déterminants, la sensibilisation et la prévention qui sont des gages pour diminuer la charge de mobilité, la réalisation d’infrastructure de qualité et de leurs équipements, la promotion de la recherche et de l’innovation, un capital humain approprié, un accès au sein de santé de qualité pour tous », a-t-il indiqué.
« C’est l’objectif de l’agenda national de transformation du Sénégal à l’horizon 2050 dont l’axe 3 met l’accent sur le renforcement du capital humain et de l’équité sociale. Notre ambition dans les 25 prochaines années est de corriger les déséquilibres historiques qui ont particulièrement affecté les femmes, les jeunes et les populations rurales en matière de santé. Notre politique mettra l’accent sur la promotion de la prévention, le renforcement de l’offre de soins et la garantie d’un accès équitable à des services modernes tant au niveau urbain qu’au niveau rural », a dévoilé M.Faye.
« J’invite donc la communauté de chercheurs à investir davantage dans ces domaines qui constituent des axes stratégiques pour renforcer nos systèmes sanitaires. Un des défis majeurs pour l’Afrique, c’est de produire des vaccins, des médicaments et de diagnostics », a-t-il insisté.
« C’est une forte volonté politique et nous devons nous donner les moyens de la réaliser », a-t-il martelé.
« Sénégal s’y est engagé en tant que pionnier avec l’Institut Pasteur de Dakar, le développement en cours du projet Madiba visant à maîtriser toute la chaîne de valeur en matière de production de vaccin constitue un jalon essentiel vers l’auto-suffisance sanitaire de notre continent », a ajouté le président sénégalais.
De Dakar, Ambroisine MEMEDE