Dans un contexte d’aléas climatiques de plus en plus fréquents et extrêmes, touchant tant les productions animales que végétales, les arbres et haies apparaissent comme de précieux alliés pour les agriculteurs.
Au cours de ces dernières années, les aléas climatiques sont de plus en plus en fréquents et intenses : des étés caniculaires et secs, des précipitations violentes et abondantes, une augmentation des phénomènes climatiques extrêmes…
Le tout, associé à une plus grande variabilité saisonnière/interannuelle. Ces aléas engendrent de nombreuses répercussions négatives, particulièrement sur les animaux d’élevage et cultures.
À l’avenir, une aggravation et une intensification des problématiques climatiques et environnementales sont à prévoir. À ce problème complexe, il n’existe malheureusement pas de solution simple.
Néanmoins, les plantations constituent une action intéressante à mettre en place, ayant des répercussions positives à de nombreux niveaux.
Un amortisseur climatique pour l’élevage
Aider les animaux d’élevages à faire face aux extrêmes climatiques commence à s’avérer crucial, si l’on souhaite préserver leur bien-être, leur santé et leurs performances. Les arbres et les haies constituent de précieux alliés en la matière.
Les haies ont de multiples intérêts en élevage : effet brise-vent (elles protègent un secteur équivalent à 10 à 15 fois leur hauteur), parasol, parapluie, anti-dérive, complément fourrager, outil de diversification (fruits, bois, biomasse…) accueil de la biodiversité… Chaque arbre représente un parasol ou un parapluie potentiel. Leur effet est décuplé lorsqu’ils sont plantés à une certaine densité (verger ou parcelle agroforestière).
En effet, ce type de plantation permet la création d’un micro-climat atténuant les températures estivales de 3 à 6°C par rapport à une prairie non arborée.
Les arbres et les haies sont de véritables amortisseurs climatiques qui permettent de réduire le stress thermique ressenti par les animaux d’élevage, préservant ainsi leur santé, leur bien-être et leurs productions.
Un microclimat pour les cultures
L’effet des arbres en contexte de stress hydrique dépasse le simple ombrage : ils modifient le microclimat. Ces effets permettent, entre autres, de réduire l’évapotranspiration optimisant l’efficience d’utilisation de l’eau des cultures, ce qui s’avère précieux en cas de sécheresse.
Ces régulations varient selon les conditions pédoclimatiques et topographiques et selon la conception du système agroforestier (essences, densité, orientation, porosité et gestion racinaire). L’agroforesterie apparaît ainsi comme un levier d’adaptation face aux extrêmes climatiques, sous réserve d’une conception contextuelle fine. C’est d’autant plus important que les interactions arbres-cultures affectent également la lumière et les flux d’éléments minéraux.
La maîtrise des dynamiques d’ombrage et de compétition souterraine conditionne la performance agronomique et économique du système. Une approche systémique et adaptée au contexte local est donc essentielle à sa réussite.
Par où commencer ?
Comment mettre en place et gérer un tel système ? Avant tout, il faut se laisser le temps de la réflexion car l’étape de conception du projet est cruciale pour son intégration à long terme dans la ferme. Ceci implique d’identifier l’objectif prioritaire ainsi que les risques qui pourraient impacter le projet, sans oublier la réglementation en vigueur.
Cela nécessite également d’analyser le contexte agronomique de la parcelle et de la ferme, afin de choisir des essences adaptées à la situation rencontrée. Tous ces éléments sont autant de paramètres complexes à orchestrer.
Source : sillonbelge