6e Journée mondiale du coton : L’urgence de transformer l’or blanc en Afrique

La transformation du coton en Afrique est perçue non seulement comme une opportunité économique, mais aussi comme un impératif stratégique pour assurer le développement durable des pays producteurs. Ce défi a été réaffirmé, ce lundi 7 octobre lors de la sixième Journée mondiale du coton à Cotonou.

 

Cotonou est devenue, ce 7 octobre, la capitale mondiale du coton. Pour la première fois, la Journée mondiale du coton, qui est à sa sixième édition, est célébrée sur le continent africain, avec le Bénin comme hôte.

 

Cette édition symbolise l’importance croissante de l’Afrique dans la chaîne de valeur mondiale du coton. Les manifestations, prévues sur deux jours, se déroulent sous le thème : « Le coton pour le bien de tous« .

 

Cette célébration met en lumière l’urgence de la transformation locale du coton, un enjeu stratégique pour les pays du C4+ (Bénin, Burkina Faso, Mali, Tchad) et la Côte d’Ivoire, qui représentent une part significative de la production cotonnière africaine.

 

« Nous devons saisir cette occasion pour mobiliser la communauté internationale autour des enjeux critiques liés à la transformation de notre coton et à son intégration dans la chaîne de valeur mondiale« , a laissé entendre Abdoulaye Bio Tchané, ministre d’Etat chargé du Développement et de la Coordination de l’Action gouvernementale du Bénin, à l’ouverture des manifestations.

 

L’objectif, souligne-t-il, est de transformer au moins 50 % de leur production d’ici 2035 afin de renforcer leur compétitivité mondiale et de réduire leur dépendance aux importations de produits finis.

Des officiels, lors de la rencontre

 

Malgré le statut de l’Afrique en tant que l’un des principaux producteurs de coton, une grande partie de cette production est exportée sous forme brute, privant ainsi les pays de précieuses opportunités de création de valeur ajoutée et d’emplois.

 

« Nous devons nous engager pleinement dans la transformation de notre coton pour capter une part plus importante de la chaîne de valeur mondiale« , insiste Bio Tchané.

 

Le Bénin à l’avant-garde

 

Grâce à une coopération internationale renforcée et à des politiques ambitieuses, le Bénin et ses partenaires du C4+ sont déterminés à relever ce défi, affirme Shadiya Alimatou Assouma, ministre de l’Industrie et du Commerce du Bénin.

 

« Faisons de cet événement un moment d’engagement pour construire un avenir meilleur pour la filière cotonnière, au bien-être de tous« , lance-t-elle, soulignant la nécessité d’améliorer substantiellement la production, la transformation, les utilisations, l’environnement et les conditions de vie de celles et ceux pour qui la culture du coton constitue une source vitale et un moyen de subsistance.

 

Le ministre malien Moussa Alassane Diallo, coordinateur des pays du C4+, abonde dans le même sens, réitérant l’engagement des pays à faire du coton un moteur de développement industriel, au-delà de sa simple exploitation comme produit brut.

 

Le Bénin, à la pointe de ce défi, a mis en place l’une des plus grandes zones économiques spéciales d’Afrique : la Zone industrielle de Glo-Djigbé (Gdiz), que plusieurs personnalités présentes à Cotonou ont visité dans l’après-midi d’hier. L’objectif est d’y transformer toute la production nationale de coton d’ici 2035, indique Abdoulaye Bio Tchané.

 

Grâce à la coopération internationale et à des initiatives comme le partenariat Omc-Fifa (entre l’Organisation mondiale du Commerce et la Fédération internationale de Football Association), les pays africains ont une occasion unique de consolider leur place sur le marché mondial, tout en créant des emplois et en améliorant les conditions de vie des producteurs, soutient Dr Ngozi Okonjo-Iweala, directrice générale de l’Omc.

 

Dans un message vidéo adressé à l’assistance, Qu Dongyu, directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao), a insisté sur la nécessité de transformer les systèmes agricoles pour répondre de manière globale aux défis de la production, de la faim et des vulnérabilités, afin de «ne laisser personne de côté».

 

Un programme riche et diversifié

 

Le programme de la célébration reflète la volonté de transformation du coton sur le continent. Plusieurs sessions thématiques ont mis l’accent sur les opportunités et défis liés à la chaîne de valeur du coton africain.

 

Un panel de haut niveau sur « Le rôle des organisations internationales dans le soutien au développement du coton« , rassemble des personnalités influentes, dont Eric Trachtenberg, directeur exécutif du Comité consultatif international du coton (Icac). Cette session met en lumière les initiatives de coopération internationale visant à renforcer la compétitivité des producteurs africains.

 

Les discussions portent également sur la modernisation de la filière cotonnière, avec un accent sur la valorisation et les opportunités de marchés pour le coton africain.

 

Des stratégies pour maximiser les retombées économiques de la transformation locale sont présentées, ainsi que des moyens de promouvoir le coton africain via la transformation industrielle, le branding et la commercialisation.

 

Un moment fort de cette édition est la conférence thématique « Fils verts : L’agriculture régénératrice dans le secteur du coton« .

 

Cette session vise à explorer comment des pratiques agricoles régénératrices peuvent non seulement transformer la production cotonnière, mais aussi améliorer la biodiversité et lutter contre le changement climatique.

 

L’intégration des petits producteurs dans des chaînes de valeur durables a également été abordée, tout comme les enjeux liés à la compétitivité et aux subventions internationales.

 

 

Source : La Nation (Quotidien National)

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