L’agenda climatique hypocrite, partial et injuste constitue une menace directe pour le développement de l’Afrique, et les pays doivent rester résistants dans leurs efforts pour défendre leur droit d’utiliser le pétrole et le gaz.
Alors que la COP 28 doit s’achever dans les prochains jours, une COP au cours de laquelle les pays africains ont farouchement défendu le rôle que jouent le pétrole et le gaz sur le continent, il est devenu évident que les nations développées semblent déterminées à éliminer progressivement les combustibles fossiles, en plaidant pour une transition énergétique anti-combustibles fossiles qui ne tient pas compte des besoins du monde en voie de développement.
Si elle est adoptée, cette approche aura des effets néfastes sur les économies africaines, et la Chambre africaine de l’énergie (CAE) exhorte vivement les pays africains à rejeter toute politique anti-combustibles fossiles qui pourrait voir le jour.
En début de semaine, Haitham Al Ghais, secrétaire général de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), a émis une remarque similaire, exhortant les pays membres à rejeter tout accord ciblant les combustibles fossiles lors des négociations sur le climat.
Plaidant pour que l’accent soit mis sur la réduction des émissions plutôt que sur la réduction de l’énergie, M. Al Ghais a fait remarquer qu’ « il semble que la pression indue et disproportionnée exercée sur les combustibles fossiles pourrait atteindre un point de basculement aux conséquences irréversibles, étant donné que le projet de décision contient encore des options sur l’élimination progressive des combustibles fossiles ».
L’élimination progressive des combustibles fossiles et l’adoption d’une « approche occidentale » de la transition énergétique ne sont tout simplement pas envisageables pour l’Afrique.
Le continent a non seulement contribué le moins aux émissions mondiales de gaz à effet de serre (moins de 2 %), mais il est également confronté aux pires conséquences du changement climatique, en grande partie à cause des mesures prises par les pays développés depuis des siècles.
Pendant des décennies, les ressources pétrolières et gazières de l’Afrique ont été extraites et exportées au profit des pays riches, alors que le continent ne disposait pas de ressources suffisantes pour répondre à sa demande croissante. Les pays riches ont non seulement utilisé ces ressources pour se développer, mais ils se sont également positionnés comme étant financièrement et infrastructurellement prêts à abandonner les combustibles fossiles.
Aujourd’hui, l’Afrique tente de suivre la même voie et on lui demande d’abandonner l’approche adoptée par ceux qui l’ont précédée.
Avec le pétrole et le gaz, l’Afrique prend le contrôle de son avenir énergétique. En consacrant des investissements substantiels à ces ressources, le continent pourra non seulement soutenir l’industrialisation, réduire la pauvreté énergétique et accompagner le monde dans son développement, mais aussi renforcer sa capacité à faire face au changement climatique.
En éliminant progressivement les combustibles fossiles, l’Afrique ne se contentera pas de réduire ses émissions sans conséquence, mais éliminera l’énergie dans sa quasi-totalité. Rappelons que les principales sources d’énergie en Afrique sont le pétrole (42 %), le gaz (28 %) et le charbon (22 %).
Si l’Afrique devait éliminer progressivement ces ressources, elle passerait de l’aube à l’obscurité. « Nous continuerons à plaider en faveur de la réduction des émissions, et non du choix des sources d’énergie. Le monde a besoin d’investissements majeurs dans toutes les énergies, y compris les hydrocarbures, dans toutes les technologies et dans la compréhension des besoins énergétiques de tous les peuples. Les transitions énergétiques doivent être justes, équitables et inclusives », a martelé M. Al Ghais.
« L’année dernière, j’ai écrit que j’irais à la COP 27 parce que je crois que si l’Afrique n’est pas sur la table, elle sera sur le menu. Il est regrettable qu’un an plus tard, nous n’ayons constaté que peu ou pas de progrès de la part des nations occidentales dans la prise en compte des besoins de développement de l’Afrique. Un an plus tard, nous sommes confrontés à la même menace : les nations développées disent au monde d’abandonner les combustibles fossiles, abandonnant ainsi toute chance de croissance économique.
L’Afrique ne peut pas se permettre d’adopter la transition énergétique centrée sur l’Occident. Cela éliminerait toute chance d’abolir la pauvreté énergétique, d’industrialiser les économies et d’améliorer les conditions de vie de millions de personnes », a souligné NJ Ayuk (président exécutif de la Commission économique pour l’Afrique).
L’Afrique et les pays développés sont à des stades de développement très différents. Pourquoi alors le continent doit-il suivre la même approche en matière de transition ? Pourquoi lui demande-t-on d’abandonner toute chance d’éclairer ses économies ? Pourquoi les nations riches du monde continuent-elles à privilégier les agendas politiques au détriment de l’Afrique ?
L’abandon progressif des combustibles fossiles réduira peut-être les émissions, mais il entraînera à coup sûr l’Afrique dans un déclin économique irrévocable.
« L’agenda vert promu par les nations riches continue d’ignorer l’importance du pétrole et du gaz en Afrique. La panique climatique et l’alarmisme sont toujours d’actualité, et l’Afrique doit rester ferme dans son engagement à utiliser le pétrole et le gaz pour améliorer le sort de sa population », a conclu M. Ayuk. FIN
Agroclimatique/African Energy Chamber