Acteurs publics, experts et représentants d’organisations de la société civile se sont retrouvés ce mardi 11 novembre 2025 à Lomé, lors d’un atelier technique pour examiner et valider le rapport d’une étude qui offre une vision « claire et scientifique » de l’évolution des mangroves sur les 20 dernières années au Togo.
L’étude, menée par INADES-Formation Togo avec le soutien d’Inter Pares et d’Affaires mondiales Canada, met en évidence des zones de dégradation mais aussi des efforts locaux de restauration réussis. Elle s’inscrit dans le cadre du projet « Action Climatique Féministe en Afrique de l’Ouest » (ACF-AO).
« Les mangroves sont à la fois un trésor écologique et un pilier des moyens de subsistance pour de nombreuses communautés le long de nos côtes. L’étude dont nous validons le rapport synthétique, éclaire les tendances, les pressions anthropiques et climatiques, ainsi que les réponses écosystémiques observées entre 2005 et 2025 », a précisé Aoufo Koffi Dimizou (secrétaire général du ministère, représentant du ministre).
Les mangroves togolaises, autrefois étendues sur près de 4.000 hectares dans les années 1970, ne couvrent aujourd’hui plus que 115 hectares de forêts véritables. C’est ce que révèle cette revue nationale.
L’objectif affiché est de restaurer progressivement les mangroves togolaises, passer de 115 à 500 hectares, voire plus, et renforcer la résilience des communautés côtières. Il vise également à accompagner les communautés riveraines de la mangrove du littoral à développer une résilience face aux changements climatiques avec des actions centrées sur la résilience de la femme.
Selon Fousseni Folega, maître de conférences au département de botanique de l’Université de Lomé, cette perte considérable s’explique par l’activité humaine, l’urbanisation, l’exploitation non durable des ressources et le manque de planification environnementale.
« Partir de 4.000 hectares pour en avoir à peine 115 aujourd’hui montre l’ampleur du phénomène », a-t-il souligné.
« Même un hectare de mangrove mérite qu’on le protège et qu’on le restaure », a-t-il ajouté, appelant à une gestion durable et participative de ces écosystèmes.
La mangrove, située à la frontière entre les eaux douces et salées, constitue une barrière naturelle contre l’érosion et la salinisation des nappes phréatiques. Elle abrite une biodiversité exceptionnelle, stocke le carbone, et soutient la subsistance de nombreuses familles côtières, notamment les femmes actives dans la pêche et l’ostréiculture.
La revue validée permettra également « d’améliorer la connaissance collective, d’orienter les futures interventions de protection et de valorisation, de renforcer la planification environnementale et de e nourrir les stratégies nationales et territoriales de lutte contre les changements climatiques », a précisé Mme Sélome Adoussi Houetognon, directrice d’INADES-Formation Togo.
Les mangroves, a-t-elle rappelé, rendent d’importants services écologiques et socio-économiques : elles protègent les côtes de l’érosion, abritent une biodiversité exceptionnelle et soutiennent les moyens de subsistance des populations locales, notamment les femmes et les jeunes engagés dans la pêche et l’ostréiculture.
« La mise en œuvre des recommandations qui découleront de cette rencontre exige des engagements clairs de la part de l’Etat, des collectivités locales, des bailleurs, du secteur privé et des communautés », a martelé le représentant du ministre de l’environnement. FIN
Bernadette AYIBE





