Le Bénin a abrité une table ronde sur le financement de l’action climatique, le mardi 16 juillet à Cotonou. Une occasion pour le pays de présenter ses priorités stratégiques en la matière et de discuter des options de financement des projets.
Le Bénin vient de donner un signal fort dans la lutte contre le changement climatique qui nécessite généralement des investissements colossaux. Avec l’appui de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, il a organisé la table ronde internationale de Cotonou qui a réuni les partenaires au développement, le secteur privé et la société civile, pour catalyser les investissements climatiques.
« Aujourd’hui, nous sommes réunis pour aborder l’un des défis les plus pressants de notre époque, le changement climatique. Ses impacts sont ressentis à travers le monde et notre pays, le Bénin n’est pas épargné », introduit Herman Orou Takou, directeur de cabinet du ministre de l’Economie et des Finances, lors de l’ouverture de cette table ronde.
La lutte contre ce phénomène requiert des efforts concertés, une collaboration internationale et surtout un financement adéquat et innovant. Le Bénin est résolument engagé, à travers ce grand pas, pour mettre en place des stratégies efficaces afin d’atténuer les effets du changement climatique et promouvoir un développement durable.
« Pour y parvenir, le rôle du secteur financier est crucial. C’est pourquoi cette table ronde, la toute première d’une série que nous organiserons ensemble, nous offre l’opportunité de discuter des voies de financement innovant », souligne le directeur de cabinet.
Romuald Wadagni, ministre d’Etat chargé de l’Economie et des Finances, au regard de la qualité et la diversité des participants, est convaincu que les échanges aboutiront à une meilleure compréhension des efforts du Bénin face à l’enjeu du changement climatique ; et à la convergence autour d’une initiative pour soutenir le Bénin à la Cop 29.
« Qu’on dise à cette occasion, que la Banque mondiale, le Fmi et les partenaires au développement ont accompagné le Bénin pour exécuter, transformer, réaliser un projet de financement innovant lié au changement climatique qui pourra être dupliqué dans plusieurs autres pays », souhaite le ministre qui estime que si la bonne stratégie, la bonne approche de financement est trouvée, l’Afrique serait la solution sur cette question de changement climatique.
Options de financement
Le ministre Romuald Wadagni confie que c’est fort de ses convictions, que le Bénin a pris la mesure des enjeux, en initiant plusieurs actions qui ont le potentiel d’augmenter le financement climatique au profit du pays.
Une dizaine d’actions sont prévues dans ce sens et le ministre cite en premier le mécanisme de financement privé pour l’action climatique, basé sur la vente de crédits carbone.
Ce dispositif sera activé par la vente de 2,5 millions de crédits carbone vérifiés liés à la contribution déterminée au niveau national et issus du premier projet national d’agriculture régénératrice lancé en Afrique. Le développement d’un dispositif de préparation des projets est également une initiative du gouvernement qui vise la préparation de projets climatiques au Bénin, en particulier l’identification précoce, la préparation d’études de préfaisabilité et le développement adéquat de pipelines de projets viables et de taille suffisante.
Le Bénin prévoit aussi le développement d’une facilité de financement vert, dans le cadre de l’Initiative des banques vertes africaines (Agbi) de la Banque africaine de développement (Bad) qui pourrait jouer un rôle crucial au Bénin, avec la Caisse des dépôts et consignations du Bénin (Cdcb) comme partenaire. L’émission d’un prêt souverain en partenariat avec d’autres institutions financières afin d’accroître les prêts au secteur privé et de catalyser les investissements dans des projets d’atténuation est également envisagée.
Face à ces initiatives qui montrent que le Bénin est prêt et résolument engagé dans cette lutte contre le changement climatique, Marie-Chantal Uwanyiligira, directrice des opérations de la Banque mondiale, décline l’intention de l’institution, déjà acquise à la cause, d’être active dans les appuis budgétaires qui seront fortement orientés vers cette lutte.
Elle formule deux demandes majeures dont la première à l’endroit des partenaires techniques et financiers pour soutenir fortement les efforts du Bénin dans les réformes liées au changement climatique. Sa seconde demande est formulée à l’endroit des partenaires privés pour un investissement accru dans le secteur climatique.
Des recommandations qui vont catalyser le financement de l’action climatique. Le Bénin a en effet besoin pour l’atteinte des objectifs dans ce sens, d’environ 10 milliards d’Euros à l’horizon 2030, dont la moitié d’ici deux ans.
SOURCE : La Nation (Quotidien National)