Tarification du carbone : Des progrès encourageants, mais il reste encore beaucoup à faire

Donner un prix au carbone est, parmi un ensemble intégré de mesures, l’un des outils les plus efficaces dont disposent les responsables publics pour encourager la réduction des émissions.

 

Il y a dix ans à peine, les mesures de tarification du carbone ne concernaient que 7 % des émissions mondiales ; elles en couvrent près d’un quart aujourd’hui.

 

Il y a des raisons d’être optimiste devant l’évolution et le développement de ces instruments : le nombre croissant de dispositifs de tarification du carbone a permis d’atteindre un niveau record de recettes de 104 milliards de dollars en 2023.

 

Et – ce qui est particulièrement encourageant – la plupart des revenus tirés de la tarification du carbone ont servi à financer des programmes liés au climat et à la nature. 

 

Le nombre d’instruments mis en œuvre a augmenté pour atteindre un total de 75 dispositifs en vigueur dans le monde. On observe notamment des initiatives récentes en Australie, en Hongrie, en Slovénie et au Mexique.

 

Ces mesures sont en outre de plus en plus adaptables aux contextes nationaux et à de nouveaux secteurs. On note ainsi des progrès notables dans de grands pays à revenu intermédiaire comme le Brésil, l’Inde, le Chili, la Colombie et la Türkiye, avec l’instauration de systèmes d’échange de droits d’émission.

 

Si les instruments de tarification du carbone concernent toujours principalement l’énergie et l’industrie, d’autres secteurs enregistrent également des progrès, tels que l’aviation internationale, le transport maritime et les déchets.

 

Des pays comme la Chine, le Viet Nam, la Thaïlande et Singapour s’efforcent d’apporter une plus grande complémentarité entre dispositifs de tarification et marchés du carbone en intégrant dans leurs bouquets de mesures des systèmes de crédit carbone. Cette démarche peut soutenir les instruments de tarification nationaux et permettre d’étendre le signal prix à de nouveaux secteurs.

 

Malgré ces tendances positives, on ne parviendra à exploiter réellement tout l’intérêt du prix du carbone qu’avec des niveaux de prix plus élevés et une couverture plus large.

 

Ce qui nécessitera un engagement politique, des cadres mondiaux plus solides et des efforts pour partager les meilleures pratiques et impulser ainsi de plus grandes ambitions.

 

Le temps ne joue pas en notre faveur : les pays devront aller plus loin et plus vite pour infléchir de manière décisive la courbe des émissions et préserver une planète vivable.

 

Le rapport annuel State and Trends of Carbon Pricing fournit des informations objectives et actualisées sur les grandes évolutions de la tarification du carbone, témoignant des efforts que nous déployons pour devenir une «Banque du savoir» de référence mondiale.

 

Il s’inscrit plus largement dans l’action que nous menons pour aider les pays du monde entier à mieux comprendre les enjeux du prix du carbone et à mettre en place un ensemble complet de politiques, notamment par le biais de notre Partenariat pour la mise en place de marchés du carbone (PMI) .

 

J’espère que cette édition, comme les précédentes (a), permettra d’informer, influencer et encourager les gouvernements, les partenaires du secteur privé et les acteurs de la société civile à soutenir des politiques qui donnent un prix au carbone et contribuent à enrayer la courbe des émissions.

 

Source : Banque mondiale

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